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La céramique

INTRODUCTION :


Les poteries sont toujours là pour parler au cœur de l’homme, lui renvoyer le geste éternel de la main qui modèle, façonne, pétrit, et décore.

Plus qu’aucune activité de l’homme, elle est conservatrice de la mémoire ; ni le feu dont elle est la fille ni l’eau qui a constitué sa matière avant que le feu ne la fixe, n’ont de prise sur elle.

Le temps semble même lui donner une noblesse là où il corrompt tout autre matière engloutissant dans l’oubli le geste du créateur.

Que de science, de savoir, de patience perdus à jamais dans des réalisations de bois ou de textiles qui ont pourri ou brûlé, que d’édifices de pierre soumis aux implacables secousses du sol qui se sont effondrés et que des hommes ont fini d’éparpiller !

La terre reste pour témoigner.

Deux méthodes, utilisables conjointement, sont à l’origine de nos connaissances sur la fabrication des céramiques :
- L’observation de l’artisanat traditionnel, encore pratiqué très largement dans le monde (très souvent par des femmes) ; ethnoarchéologie et céramologie font toujours bon ménage…
- L’expérimentation, avec le concours de potiers professionnels.

 

- Caractères généraux de la céramique : quelques définitions

Le terme céramique vient du grec keramos = argile, terre à potier ; mais ce terme a probablement une racine indoeuropéenne plus ancienne krm = brûler (cramer est un descendant, via le latin cremare, de ce radical !). C’est en effet la cuisson de l’argile qui fait la céramique.

La céramique est l’art de façonner l’argile et d’en fixer les formes par la cuisson.

La poterie est, de manière plus limitative, la confection de récipients (vulgairement, de pots) en céramique.
Nous envisagerons ici essentiellement la poterie ; l’art céramique ne relevant pas de ce type de fabrication concerne les matériaux de construction (briques, tuiles, carreaux, tuyaux), certains objets utilitaires (lampes, ..) et les objets d’arts ou culturels (statuaires, bas-reliefs,…).

La poterie elle-même comporte plusieurs catégories si on les groupe selon leur fonction : domestique (culinaire – vaisselle), transport (amphore), stockage (jarre).

Les caractères généraux de la céramique sont les suivants :
- Elle est omniprésente à partir du Néolithique
- Elle est pratiquement indestructible mais non incassable : elle est au contraire très fragile et le document archéologique est la plupart du temps un fragment ou tesson.
- Elle est spécifique dans sa composition minéralogique, sa forme et son décor.

Ces caractères en font un excellent indicateur archéologique, le meilleur pour la préhistoire récente, la protohistoire et l’histoire.
C’est un fait reconnu de tous que, pour chaque période des temps antiques, la céramique constitue le meilleur et le plus sûr des chronomètres.

La céramique présente une grande diversité selon les régions et les époques.


Poterie, céramique, c’est quoi la différence ?

Le mot céramique vient du mot grec “ keramos ” qui désigne la corne des animaux qui fut la première matière et forme des verres à boire.
La Céramique était aussi le nom du quartier d’Athènes, en Grèce, où étaient situées les fabriques de tuiles et de briques.

Le mot poterie vient du latin “ potum ” qui indiquait l’usage des verres à boire.

Aujourd’hui, on utilise le mot céramique pour tout ce qui peut être fabriqué avec de l’argile : les tuiles de salles de bain, les bols de toilettes, les bols ou assiettes faits à la main sur un tour ou façonnées, les bougies dans les autos, etc.…
Le mot poterie fait référence à des pièces qui ont été fabriquées de façon artisanale principalement sur un tour, par un potier.


La céramique allie les quatre éléments fondamentaux aristotéliciens : la terre, l’air, l’eau et le feu.
L’homme, avec l’art céramique, devient créateur à l’instar de Dieu : dans beaucoup de mythes, y compris ceux de la tradition judéo-chrétienne, Dieu crée l’Homme à partir d’argile.
Ce pas culturel géant est perçu comme le début de la civilisation.

La céramique est à l’origine de deux composantes majeures de l’époque historique :
- La métallurgie : le four du métallurgiste est dérivé de celui du potier, le moule est souvent en céramique
- L’écriture : l’intérêt sémiologique de la paroi argileuse fait qu’elle passe du support de décors au support de messages signifiants ; les premiers textes sont des impressions cunéiformes sur des tablettes cuites pour pérenniser le message.

Ajoutons que la céramique n’est pas une impasse technique comme le travail de la pierre ou de l’os car ce produit :
- Ne cesse de faire des progrès depuis l’ère industrielle
- Fait partie des matériaux les plus sophistiqués de la technologie spatiale et informatique.

L’art céramique est donc le premier des “ arts du feu ”, apparu en Extrême-Orient vers le 10° millénaire au Proche-Orient au 7°, en Occident au 6° et qui est à l’origine des autres, la métallurgie (cuivre au 5° millénaire, bronze au 3° millénaire, fer au 2° millénaire) et la verrerie (2° millénaire en Egypte et Mésopotamie, mais le soufflage n’apparaît lui, dans le monde romain, qu’au 2°siècle avant notre ère.

On peut parler d’art au sens premier du terme (artisan, homme de l’art) car ce qui prime n’est pas la connaissance (science) mais l’expérience : un des points les plus importants pour réussir une cuisson est la maîtrise de la température, et celle-ci, jusqu’au XIX° siècle, ne se mesurera pas avec des appareils (pyromètres) mais s’appréciera par des indicateurs (couleur,…) qu’il faudra savoir interpréter.


- D’eau, de terre et de feu, la passion d’un potier :

A l’aube de l’humanité, l’homme a cherché des contenants pour transporter ou conserver sa nourriture et ses boissons. C’est ainsi qu’est née la poterie et plus précisément l’art consistant à assembler des éléments aussi primordiaux et opposés que l’eau, la terre et le feu.
Le potier s’en chargea et certains disent qu’il exerce depuis le plus vieux métier du monde.

Il existe de nombreuses terres utilisées en poteries et chacune à la personnalité propre que lui ont donnée sa composition géologique et l’action plus ou moins longue exercée par le temps, chaque terre est en fait une sorte de mémoire vivante.